Être Auteur, souvent, c’est être indépendant. Indépendant au sens de free-lance. Vous proposez vos services ou on vous les demande pour des missions plus ou moins longues, et vous rédigez un devis en début de mission, vous travaillez (enfin, si le devis est accepté) et vous envoyez une facture en fin de mission.
Si c’était aussi simple, ce serait déjà bien. Mais après cette étape-là, il y a la déclaration administrative. Nous autres auteurs relevons du statut d’auteur-artiste. Un peu les auto-entrepreneurs avant l’heure de l’artistique. On est peut-être libérés mais on n’est pas libéral pour autant. Bref, en tant qu’auteur-artiste, ce sont les AGESSA qui gèrent nos déclarations. Sur chaque montant reçu, on paye des charges, pour financer notre sécurité sociale, notre formation, notre retraite – sic -, et d’autres éléments. En pus, si on a besoin de conseils ou d’informations, on se tourne aussi vers les AGESSA. C’est cool, non ?
Et bien, tout cela va changer. Les AGESSA cède la gestion financière de nos charges à l’URSSAF. Arg. Et du coup, avant la fin de l’année, nous autres, auteurs et toutes professions dépendant des AGESSA et de la MAISON DES ARTISTES d’ailleurs, devront s’ouvrir un compte à l’URSSAF.
Et là, c’est beaucoup moins cool. J’ai essayé d’ouvrir un compte à l’URSAFF, histoire de prendre un peu d’avance. Mais on m’a expliqué que ce ne serait pas possible avant décembre. Soit. Je patiente donc en sachant que tout cela va se révéler compliqué.
Je parle de cela pour soulever la question, qu’est-ce qui a motivé ce changement de fonctionnement ? Le besoin de tout réunir au même endroit ? de rationaliser ? Mais cela change peu car les AGESSA/MDA (MAISON DES ARTISTES car ils ont fusionné ensemble entre temps) continue leur mission d’information et de conseils. Ce que l’URSAFF ne fera donc pas ? Car cela ferait doublon ? On aura donc des réponses du style « Pour savoir comment gérer votre compte URSAFF, adressez-vous aux AGESSA ». Quand on voit que pour contacter l’URSAFF par mail, il faut avoir créé un compte (ce qui est impossible pour l’instant), et que les contacts téléphoniques se font à l’aide d’un numéro payant, vous comprendrez mon inquiétude de savoir à quelle sauce je serais mangé. Inquiétude partagée par tous ceux qui sont dans la même situation.
Alors oui, auteur c’est être un indépendant, mais au final, on ne se retrouve pas si indépendant que cela. Condamnés, pour exister administrativement, à subir la machine URSAFF et ses rouages pas encore bien huilés (mais le seront-ils jamais ?), voilà où se limite notre indépendance d’artiste-auteur…
Si cela se révèle intéressant, ou tout du moins drôle, je reviendrais peut-être vous parler de cette transition en cours.
A bientôt…