La pandémie a frappé beaucoup de secteurs, dont le secteur culturel. Certes, on a eu vent des coup d’arrêt du festival de Cannes ou encore du festival d’Avignon, ou bien de LyonBD. Mais il est aussi tout un tas de petits festivals qui sont également durement impactés par les mesures sanitaires prises pour lutter contre l’engorgement des hôpitaux.
Ces petits festivals ne feront jamais ni la une des journaux ni les breaking news des chaînes d’informations continues ni la nouvelle choc du JT. Et leur impossibilité d’exister, elle non plus, ne sera pas une nouvelle reprise et relayée par les médias.
Je ne pourrais tous vous les lister ici. Mais je vais parler de certains que je connais un peu.
Tout d’abord, le festival BD6Né créé et mis en place par une bande de passionnés de l’image, animée ou fixe. Ce festival fait le pont entre le cinéma, l’animation, la BD, le jeu vidéo et toutes formes d’art graphiques favorisant la rencontre entre ces supports. J’ai eu le plaisir de rencontrer Julien Savès et Marion Buannic, deux membres de la petite équipe de bénévoles qui se bat chaque année pour que ce festival ait la chance d’exister. A Échelle humaine, se déroulant en région parisienne, depuis quelques années en partie à la médiathèque Marguerite Duras dans le vingtième, ce festival propose un programme qui s’adresse autant aux enfants qu’aux adultes avec des programmations jeunesses mais aussi des masterclasses, des rencontres avec des artistes, des projections de documentaires autour de l’animation ou de la BD. Un village BD permet de rencontrer des dessinateurs indépendants, des collectifs et de découvrir des talents peu connus du grand public. L’entrée est gratuite, sauf à certains événements comme les concerts de clôture par exemple. Oui, car la musique a aussi une place via des concerts dessinées dans ce petit festival. Il se déroule normalement au mois de juin et n’aura pas lieu cette année. Mais je vous recommande de vous tenir au courant et de venir y faire un tour pour la prochaine édition.
Un autre festival, ou salon ou convention qui va devoir passer son tour pour 2020 est le salon MP3@Paris. Un salon dédié à la fiction audio. Qu’il s’agisse de séries ou d’unitaires, il existe tout un univers de la fiction audio que j’ai eu l’occasion de découvrir grâce à notre série audio Pamela Target. Sur toute la France, des amateurs éclairés produisent de la fiction audio, dans la lignée du donjon de Naheulbeuk. Parodie, drame, comédie, SF, fantasy, vous y trouverez votre bonheur. Les créateurs sont là, à des tables, le temps d’une journée, et des conférences sont aussi organisées pour l’occasion. L’entrée est gratuite et il faut noter que là encore, Richoult, PhilGoud et toute l’équipe de bénévoles se démènent pour que cette convention puisse avoir lieu chaque année. Vous êtes curieux des fictions audio que l’on n’entendra jamais sur France Culture ? Alors tenez-vous informé de la prochaine édition du MP3@Paris.
Et comme on dit jamais deux sans trois, je voudrais parler d’événements un peu différents des festivals et des salons. Je pense aux événements organisés par les petites structures de la ville, les centres d’animations par exemple. Là encore, ceux-ci sont nombreux et restent dans l’ombre. Là aussi, avec la fermeture due au confinement, c’est le couperet qui tombe. Ces centres créent du liant dans le quartier au travers d’événements solidaires, comme des fêtes, des concerts, des événements, des journées spéciales, des rencontres, des conférences, des projections et que sais-je encore. J’ai eu la chance d’intervenir dans le centre d’animation de Montparnasse. Et dans ce petit lieu caché des yeux parisiens, situé sur la dalle au-dessus de la gare Montparnasse, la vie déborde. Et quand je dis la vie, je ne parle pas des ruches, des phasmes et des poissons présents sur place mais bien de Erick Aubourg et toute l’équipe de ce centre engagé, militant, écologiste et éco-solidaire qui organise des kyrielles d’événements dans la droite ligne de leurs convictions. Tenez-vous au courant sur leur page FaceBook.
Voilà trois parmi des milliers. Car ces anonymes de l’activité culturelle sont nombreux sur tout le pays, et apportent de la vie, font connaître des formes d’art différentes et surtout les rendent accessibles à tous, peut-être uniquement le temps d’un week-end, d’une journée, ou d’une après-midi mais c’est déjà beaucoup. Alors si vous souhaitez découvrir et aller faire un tour là où ça bouge en-dehors des lignes droites du mainstream autour de vous, je vous recommande de chercher des informations sur les petits événements qui se passent dans votre quartier, dans votre ville, bref, autour de vous, loin des JT et grands Journaux.
A bientôt…