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Septembre est la nuit

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Oui, j’aime bien les jeux de mots, les références, les analogies et les homophonies. Bref, tout ce qui tourne autour des jeux de mots. Le titre de cet article en est un exemple. Et ce n’est pas le plus compliqué que j’ai écrit. Là, la solution est assez simple (enfin, pour moi). « Septembre est la nuit » dérive de « Tendre est la nuit ». Et « Tendre est la nuit » est un roman de Francis Scott Fitzgerald. Bien sûr, « Septembre est la nuit » ne signifie pas forcément grand-chose en soi, mais j’aime beaucoup comment ça sonne. Et aussi ce que cela évoque. La nuit un peu mélancolique de septembre, qui n’est pas encore une nuit d’automne mais une nuit d’été finissant. L’idée que Septembre, c’est le début de la nuit, la longue nuit de l’automne (non, pas celle de l’hiver de Game of Throne :^).

C’est sans doute pour cela que j’apprécie beaucoup le Haïku. voire la poésie Japonaise en général, mais plutôt l’ancienne poésie. pour expliquer un peu tout cela, le Haïku est un poème en trois vers composé de 17 syllabes, enfin, plutôt de 17 sons, les sonorités japonaises ne se découpant pas forcément comme les syllabes occidentales. D’ailleurs, par chez nous, on a tendance à découper selon trois vers de 5, 7 et 5 syllabes. Mais bref, la méthodologie des Haïkus, je n’entrerai pas dedans afin de ne pas effaroucher les puristes du genre. Pour moi, c’est un court poème Japonais qui dégage une impression, une ambiance, une émotion, une image, une saison. Bref…

Mais en se penchant dessus, le Haïku, ce n’est pas que cela. Il y a énormément de jeu de mots, d’homophonies, et surtout, en Japonais, les mots pouvant se lire de plusieurs manières différentes, un vers peut prendre plusieurs sens différents. Rajoutez à cela des références à toute la culture classique littéraire du Japon et l’inclusion de symboles qui évoquent saison, mois, jour, année, fêtes calendaires… Vous imaginez le niveau de complexité de compréhension que peut atteindre un si simple poème en apparence.

Finalement, le plaisir d’un Haïku repose autant dans sa lecture que dans la découverte de ses sens cachés ou apparents. L’évocation de limage qui vous frappe (ou pas) et toutes celles qu’on ne voit pas forcément. Le sens vient après, ce n’est pas une priorité. L’important, c’est l’évocation. Et ça, ça marche ou ça marche pas selon les gens, leur culture, leur humeur au moment de la lecture, etc…

Bon, je ne me suis pas mis au Haïkus (mais qui sait…), mais j’aime bien appliquer cette idée pour mes titres. Que ce soit mes titres de BD, comme ceux de tous mes strips et histoires de Zéda, ou des projets d’animation ou d’autres projets persos. Je ne cherche pas forcément à ce qu’un titre reflète l’histoire qu’il va raconter mais à ce qu’il sonne bien à mes oreilles et qu’il ait un lien plus ou moins lointain avec l’histoire. J’aime l’idée que le titre joue, comme le Haïku, avec des sonorités, des références, des jeux de mots ou tout ensemble. L’important n’est pas que les gens comprennent les différentes couches du titre que j’écris, mais que cela leur évoque quelque chose, même lointain, un fil ténu.

Ce n’est pas forcément une vision commune de la création et de la fonction d’un titre, aussi, dans le cas de commande ou de co-écriture, je m’adapte aux attentes pour que tout le monde y trouve son compte.

De mes titres personnels, je pourrais vous donner quelques exemples :

« La Guerre de Khâtre n’aura pas lieu« 

« Passage à l’Est »

« La Nuit du Hamster« 

« Le Bout de l’ange rit« 

ou encore « Le conte de Saint-Germain« 

Bon, je ne vais pas vous faire toute la liste, ça prendrait un peu de temps. Mais avec les liens vous pourrez vous faire une idée de ce qu’il y a derrière tous ces titres mystérieux et, j’espère, évocateurs pour vous. Et peut-être vous donneront-ils l’envie de creuser pour les cerner un peu mieux.

A bientôt…

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